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Les articles de Suzanne BRY

Dans le cadre du projet jardin des mémoires nous vous présentons ici les articles écrits par Mme Suzanne BRY; Suzanne bry

  • Souvenir d'autrefois

    Autrefois dans ma région, il y avait plusieurs laiteries, qui, maintenant se sont regroupées. Donc, j'ai connu ces laiteries, petites usines où se transformait le lait en beurre et en fromage. Il y avait des ouvriers pour la laiterie elle-même et aussi des laitiers qui collectaient le lait dans les fermes. Je me rappelle d'un d'eux. Il partait tôt le matin et remplissait ses gros bidons de lait de ferme en ferme, tout cela avec une charette tirée par un gros mulet gris. Son lait livré à la laiterie, il retournait avec ses bidons vides. Ce mulet étair tellement habitué à ce voyage, qu'il n'avait pas besoin d'être guidé et le conducteur en profitait pour somnoler. Lentement et sûrement, allait la bête! Elle avait l'air harassée au retour comme à l'aller, c'etait sans doute son train habituel! Puis, trois kilomètres plus loin, il y avait un bureau de tabac. Le mulet s'y arrêtait net, dans un bruit de bidons bousculés. Le conducteur tressautait et descendait chercher son paquet de gris. Après avoir discuté avec le commerçants, il retournait à son attelage. Pendant ce temps, l'animal s'était soulagé. Le véhiculerepart. Un gros coq à l'air conquéant, surement aux aguets, arrive, et en bon prince, appelle ses 3 compagnes. Cot, cott, elles arrivaient en gloussant, ébouriffées par la course pour déguster le festin. Gratte par ci, gratte par là, mais pas pour longtemps, car le buraliste avait vu la chose! Il arrive avec son seau, sa pelle et son balai. Il chasse les volailles et ramasse les crottins pour fumer son jardin. Mais demain, ce sera la même scène! J'ai tellement vu cela! Cet attelage, deux fois le même jour, passait devant la maison, le bureau de tabac étant le plus proche voisin! C'est gravé dans ma mémoire! 

  • Vieux souvenirs

    J'avais 9 ou 10 ans, et un de mes plus grands souvenirs d'enfance est celui-là:

              Il y avait dans mon village, une famille qui, pour une raison que je ne connaissais pas, a fais passer pour folle une des leurs. Ils l'ont chassée: "Maintenant, débrouille-toi!". La pauvre! Que fit-elle?  Elle logea d'abord dans une grotte pas très loin de chez elle. Cette grotte était en haut d'un coteau et en bas il y avait une source, donc on pouvais y survivre quelques temps. Elle y restera très peu car des gens bien attentionnés lui avaient prêté une maisonnette. Elle était en plein milieu des champs, faite en dur et avec une cheminée. En ce temps là, il y avait quantité de noyers, détruits plus tard par le gel, et il y avait encore des champs entourés de murs en pierres sèches. C'était sans doute une maisonnette qui datai des vignes, car autrefois il y en avait beaucoup, et qui furent détruites par le Phylloxéra. Des noms en subsistent encore: Pied des vignes, la vigne, les vignes... Donc, elle vivait ici. Elle n'était ni voleuse, ni mendiante, ni en guenilles. De quoi vivait-elle ? Eh bien, les murailles lui ont été d'un grand secours. Elle ne mangeait pas les pierres! Mais elle pouvait manger les petits gris (lumas) qui s'y logeaient. Ces petites bêtes sortaient la nuit jusqu'à la rosée du matin et il y en avait en quantité. A ce moment, il n'y avait pas de pesticides. Mais aussi elle en vendait, car il y avait un commerçant qui passait tous les mercredis avec son camion. Il achetait les oeufs, les volailles, les lapins des fermières, et aussi les escargots. Avec cet argent, elle s'achetait l'indispensable. Il y avait épiceries et boulangeries. Nous les enfants, nous avions un peu peur d'elle, bien qu'elle ne soit pas méchante. Mais quand les rares gens lui parlaient, elle ne regardeait pas les gens en face, pas par sournoiserie, mais c'est qu'elle avait l'oeil toujours vers les murs des champs. Quand j'allais au champ aux chèvres, je voyais de loin fumer sa cheminée, comme je l'ai dit, il y avait quantité de noyers, donc elle pouvais ramasser du bois mort et peut-être aussi des noix. Les gens lui donnaient des légumes. La pauvre, elle ne faisait de mal à personne. Puis je l'ai perdu de vue, ayant partie du village. Ces choses là, les parents n'en parlaient pas devant les enfants, mais moi, c'est un souvenir qui m'a marqué

  • Souvenir de Noël

    Nous sommes en Décembre et le mois se passe à préparer les fêtes de Noël. Alors les vieux souvenirs remontent. Plusieurs jours avant Noël, on allait à deux ou trois dans les bois chercher de la verdure, du houx, du lierre et de la mousse pour fabriquer la crèche à l'église aidés par des bénévoles. Puis dans la semaine de Noël , on allait voir le sapin illuminé au temple car dans les campagnes il y en avait peu. Là c'était magique car c'est aussi la fête de lumière. Puis autre chose, il y avait le Père Noël. Alors la veille on préparait les chaussures pour les mettre devant la cheminée. On allait se coucher en pensant à nos cadeaux. Souvent ce n'était pas grand-chose: un sujet en chocolat, un petit jouet et toujours une orange envelopper de papier doré. Mais une fois, j'ai eu un magnifique cadeau: une poupée. Elle n'était pas très grande. Elle logeait dans une boîte à chaussures, mais pour moi elle était belle car jusque là, je n'avais eu que des poupées de chiffon. Donc de bon matin, je me suis levée fébrilement pour voir. Une boîte était dans la chaise près du foyer et je dis comme ça: le Père Noël est venu jusque dans la maison. Mes parents devaient sourire. J'étais heureuse. Eh bien cette poupée existe encore car des mains expertes l'ont habillé de vêtements poitevins: une belle coiffe blanche, un beau jupon brodé et une longue jupe ornée de rubans de velours. Elle a bien vieilli.

  • LE TELETHON

    Dire ce que vous désirez donner (du bonheur...) à travers le calendrier dont le thème et le sourire et le rire 

    Nous travaillons pour récolter des dons pour la recherche contre la maladie et pour cela donner du bonheur. Nous avons confectionné un calendrier avec des dessins et des écrits se rapportant à chaque mois. Puis le plus rigolo, nous avons confectionné de petit bonhommes de neige. Una animatrice a eu l'idée de mettre des lunettes à un bonhommes. Cela nous a fait bien rire. De nos mains parfois tremblantes, nous avons mis tout notre coeur à ce travail. Tout cela pour vendre et faire de l'argent pour aider et faire sourire. Bonne chance petits amis.

  • Souvenirs d'école

    J'ai passé mon enfance et mon adolescence dans un vieux village qui avait son chateau fort. Mais plus près de nous il y avait un beau groupe scolaire avec la mairie au milieu. Il y avait une école, une gare, un bureau de poste et des artisans et commercants ; enfin un village trés vivant et j'y ai beaucoup de souvenirs. Par exemple la rentrée des classes. Elle était à ce temps là le 1er Octobre. Eh bien j'étais contente, j'allais retrouver mes camarades. Et puis je peux bien le dire je n'avais plus la peine d'aller aux chèvres, car fille d'agriculteur, dans les vacances il fallait que je mène ces animaux au champ. Donc c'est jour de la rentrée, j'avais une blouse neuve toile de vichy bleu et blanc avec un petit col blanc, par contre mon sac d'ecole n'était pas neuf, c'était le reste de ma soeur ainée, dedans il y avait le necessaire pour l'ecole. J'aurais bien aimé avoir une petite trousse de couleur verte ou rouge comme certaines de mes camarades mais j'avais un plumier avec porte plume et crayons.

    Mais mon souvenir le plus vivant c'était le départ des hirondelles. Comme je n'aimais pas etre en retard, devant la maison j'attendais l'heure de partir. J'avais le loisir de regarder ces oiseaux pour certaines elles balbutiaient entres elles et je me demande bien ce qu'elles pouvaient se raconter, sans doute leurs voyages. Mais l'heure de partir était arrivée. Me voici donc en chemin. L'école n'était pas loin, j'allais passer à la maison de mon amie et nous voila parties pour ce grand jour.

    Car pour nous c'etait un grand jour.

  • SORTIE PIQUE NIQUE

    Mercredi 18 Mai 2016, nous avons été conviés à un pique nique à la maison de retraite de St Maixent l'Ecole, amie de l'EHPAD de Melle. En chemin, nous avons admiré la nature sortie de son engourdissement de l'hiver. Les fossés étaient ornés de fleurs, les feuillages rutilants et la mais sortait de terre en rangs réguliers. Le soleil n'était pas au rendez vous, mais nous l'avons trouvé dans la salle a manger de Saint Maixent, car la pièce était trés claire, trés bien ornée de motifs gais et colorés : fleurs stylisées, animaux peints ( un vol de papillons puis 2 perroquets sur une balancoire, des chats noirs au bas d'une porte...)

    Sur la table il y avait un beau bouquet de blés et nous avions des assiettes colorées. 

    Et puis la sympathie et la gentillesse nous ont fait grand plaisir !

    C'était un pique nique classique , mais ça nous changeait de la ratatouille et du hachis parmentier ! Apero liquide et solide commençaient le repas, puis boudins et poulet froid accompagnés de chips, et au dessert, beaucoup de gateaux : cakes, tartes, madeleines puis café.

    Chacun a retrouvé des connaissances.

    L'apres midi s'est poursuivi par des charades, des devinettes, des questions de mémoires et aussi des chants anciens que tout le monde connait, enfin, une tres belle journée que l'on aimerait recommencer ! 

    Un grand merci aux animatrices Catherine et Marylène, et aux bénévoles Nicole et Agnés.

  • RECIT

    Nous avons été invités à aller voir une maquette du camp de réfugiés politique de Rouillé à Pamproux de l'année 1941 (guerre de 39/45).

    Mais malgré ces tristes souvenirs, pendant le voyage , j'ai admiré la campagne qui est belle en ce début de Juin humide. Les arbres sont beaux avec leurs feuillages épais. J'ai admiré aussi ce mais naissant au vert doux, aligné en belles lignes régulieres. Les coquelicots, les marguerites fleurissent dans les fossés.

    C'est reposant. 

    Mais nous voila arrivé à la maison de retraite de Pamproux.

    Nous avons donc vu une reproduction du camp avec toutes ces cabanes, ces miradors et aussi tous ces barbelés à l'entour. Les pauvres prisonniers n'étaient pas en mesure de s'evader. Mais malgré tout, ils s'étaient organisés. Ils s'occupaient comme ils pouvaient. Ils faisaient des petits objets en bois, en fer, en aluminium avec les moyens qu'ils avaient. Des bagues avec des pieces de 2 francs en aluminium. J'ai vu la couverture en bois d'un livre sculpté finement. Puis des jouets, une table de poupée toute petite avec des gobelets plus petits qu'un dé à coudre.

    Ces pauvres prisonniers ne savaient pas ce qu'il adviendrait d'eux, alors ils cherchaient à oublier. Ce camp était une boite à otages. Quand un allemand était tué, ils prenaient jusqu'à 40 otages à exterminer en represailles. Quel triste temps. Pourquoi tant de guerres alors que la nature ne nous épargne pas non plus avec ses inondations et ces tempetes.

    Ce sont de tristes souvenirs mais il faut le savoir, ne pas oublier pour que ça ne se reproduise plus.

     

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  • A PROPOS DU ROUET

    Aux années noires de 40 à 45, il manquait de tout. Il fallait être ingénieux, se débrouiller.

    Aussi mon père acheta une brebis chez des amis, pour pouvoir filer de la laine et faire aussi des vêtements. Un rouet m'a été prêté. Il était beau mais vieux aussi. Il ne fallait pas le brusquer, car fragile.

    Bon, j'avais la laine, j'avais le rouet, mais je n'avais pas le savoir faire, car personne ne pouvait me donner de conseil : ma mère avait beau filer mais c’était au fuseau et ce n’était pas pareil ! Alors à force de chercher avec mon frère, on a trouvé le truc. J'avais la laine, mais avant il fallait tondre la brebis au printemps puis laver la laine. Apres être sèche, il fallait la cadrer, c'est à dire l'étirer, la rendre floconneuse et le rouet se chargeait de la tordre en mince filet puis de l'enrouler sur une bobine. Je la mettais à deux brins pour la laine légère et à 3 brins pour faire du solide.

    Je me suis fait une robe en laine puis un gilet à mon père, que nous avons teint en marron. Avec le temps la couleur a terni, mais mon père l'aimait bien, c'est surtout qu'il s'ouvrait devant. Ma mère me disait : file ! Je ferai l'ouvrage, c'est à dire le soin aux chèvres et le ménage, qui étaient mon travail !

    J'aimais bien filer, ce qui nous a permis de nous habiller !

     

    Rouet

     

  • SOUVENIRS

    Dans le canton ou j'habitais, il y avait un bourg, puis des gros villages, des hameaux de 5 ou 6 maisons et des fermes isolées.

    Un habitant d'un hameau vend une jeune vache, pour en faire une laitiere, à un fermier d'une ferme isolée. Il emmène cette bete à son voisin (à 200 ou 300 metres les uns des autres, on se traitait de voisins). La bete suivait tranquillement au bout d'une corde. Mais, à  l'entrée de cette ferme, cette vache a eu peur, soit des chiens, soit qu'elle se soit méconnue, d'un coup, elle s'elança dans la campagne, apeurée, affolée !

    Les gens d'alentour, s'informèrent et s'offrirent spontanément de ramener la bete à son étable. Mais peine perdue ! 

    Elle courait, courait, meme qu'elle devenait furieuse. Elle chargeait (ou fonçait) sur tout ce qui bougeait ! Un homme encore jeune, eut juste le temps de monter sur un tas de buches pour l'éviter. Puis la fugitive s'engouffra dans un champ clos. Comme la nuit tombait, les hommes décidèrent d'un commun accord d'abandonner la bete.

    Entre temps, les gendarmes avaient été avertis. A l'aube, le lendemain, les hommes de loi sont venus avec leur arme et ont tué la bete, car elle n'était pas docile. Dans la nuit elle s'était couchée, mais au matin elle était encore énéervée.

    C'est une triste fin, mais ça s'est passé ainsi !

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