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A PROPOS DU ROUET

Aux années noires de 40 à 45, il manquait de tout. Il fallait être ingénieux, se débrouiller.

Aussi mon père acheta une brebis chez des amis, pour pouvoir filer de la laine et faire aussi des vêtements. Un rouet m'a été prêté. Il était beau mais vieux aussi. Il ne fallait pas le brusquer, car fragile.

Bon, j'avais la laine, j'avais le rouet, mais je n'avais pas le savoir faire, car personne ne pouvait me donner de conseil : ma mère avait beau filer mais c’était au fuseau et ce n’était pas pareil ! Alors à force de chercher avec mon frère, on a trouvé le truc. J'avais la laine, mais avant il fallait tondre la brebis au printemps puis laver la laine. Apres être sèche, il fallait la cadrer, c'est à dire l'étirer, la rendre floconneuse et le rouet se chargeait de la tordre en mince filet puis de l'enrouler sur une bobine. Je la mettais à deux brins pour la laine légère et à 3 brins pour faire du solide.

Je me suis fait une robe en laine puis un gilet à mon père, que nous avons teint en marron. Avec le temps la couleur a terni, mais mon père l'aimait bien, c'est surtout qu'il s'ouvrait devant. Ma mère me disait : file ! Je ferai l'ouvrage, c'est à dire le soin aux chèvres et le ménage, qui étaient mon travail !

J'aimais bien filer, ce qui nous a permis de nous habiller !

 

Rouet

 

 

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